10 avril 2014
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Le WE dernier était celui des Journées européennes des métiers d'art.
L'année derniere j'avais déjà suivi ces journées, et je vous avais présente une série de petits reportages: http://voyage-nature.over-blog.com/article-journees-europeennes-des-metiers-d- art-1-116953119.html et Suivants.
Cette année, je n'ai malheureusement pas eu beaucoup de temps pour aller voir-chacun des artisants participants. Mais j'ai quand même pu aller visiteur les Établissements Daban, et j'ai pu assister à une démonstration.
L'entreprise Daban est une fabrique de sonnailles (cloches pour troupeaux et chiens de chasse). L'ancêtre, arrivé à Nay en 1789, créa l'entreprise en 1795. Il ne se doutait sans doute pas que, plus de 200 ans après, un de ses arrières arrières-petits fils (la 10ème génération) serait toujours à la tête de l'Entreprise. Il s'agit du dernier fabricant de sonnailles des Pyrénées françaises.
J'ai pu assister, sous la conduite de Mr DABAN à la réalisation d'une sonnaille (esquires en béarnais) pour vache, à savoir :
• le façonnage, avec la découpe des tôles en acier, d’épaisseurs différentes en fonction des pièces à réaliser (en jaune, les tôles de laitons dont on reparlera plus loin)
- le marquage, par la gravure des initiales DF pour Daban Frères ou Daban Fils (selon les générations) + Nay / France + le N° correspondant à la taille de la sonnaille, et enfin la croix.
- Ces gravures sont présentes sur toutes les sonnailles et cloches produites.
Ensuite, selon le souhait des acheteurs, des gravures peuvent être réalisées à la demande selon des modèles proposés, ou des motifs personnels: par exemple, une croix basque ou un paysage, ou encore, un nom et une date
- formation des oreilles, qui enchâsseront l'anse où passera le collier
- - la confection et la pose de la béliaire, l'anneau intérieur où sera accroché le battant
• la mise en terre :
Les sonnailles devant ensuite passer au four, elles sont enserrées dans un pain d'argile pesant entre 15 et 20 kilos. C'est dans ce pain que se trouvent les plaquettes de laiton qui vont permettre le brasage des pièces lors de la cuisson au four.
C'est la dernière opération que nous avons pu voir concrètement. Ensuite vient
• la cuisson au four :
Mais nous n'avons malheureusement pas pu y assister car il n'y a une cuisson que toutes les trois semaines environ.
Mais dans le hall d'entrée j'ai photographié ce panneau nous représentant le déroulement de cette opération:
La cuisson est donc une opération spectaculaire, pendant laquelle les ouvriers sont obligés de se protéger comme les sidérurgistes de fonderies et laminoirs
- le four à mazout est porté à 900 / 1200°, en fonction de la taille et du nombre de sonnailles à traiter; une cuisson dure 2 heures environ
Viendront ensuite, le démoulage des sonnailles qui est réalisé dans des bacs à eau; le pain d'argile y est brisé, pour récupérer les sonnailles cuites.
Ensuite c'est l'opération cruciale de " la mise à son", avec la pose du battant : autrefois en cœur de bois de sapin, ou en os, ou en dent, le battant est aujourd'hui en plastique. C'est cette dernière opération qui va faire de cette sonnaille un véritable instrument de musique.
L'entreprise DABAN fabrique quelques 15 000 pièces par an de tailles, de formes et de styles différents.
En France, le seul autre fabricant de sonnailles est la Maison Devouassoud, à Chamonix.
Merci à cette entreprise pour nous avoir ouvert ses portes pour cette journée, et merci à eux pour la musique qu'ils mettent dans nos montagnes.
Bises et à +